Implantée depuis 1988 en France, la marque allemande Lidl, est depuis cinq années consécutives élue comme meilleure chaîne de magasins. Cette grande surface attire chaque jour un bon nombre de clients, en innovant régulièrement pour faciliter le quotidien des consommateurs, comme lorsqu’ils ont lancé leur rayon de pains et viennoiseries avec une cuisson immédiate.

La stratégie de cette enseigne se base sur un management « à l’américaine »  avec des employés responsabilisés. Cependant, derrière cette stratégie et des prix ultra-compétitifs se cache une réalité bien choquante.

L’enseigne Lidl est en proie à de nombreuses controverses et polémiques, notamment sur les conditions de travail des employés. Dans un but de réduire toujours plus les coûts, le management de l’entreprise est qualifié de rude. En mars 2008, un hebdomadaire allemand révélait que Lidl espionnait ses employés grâce à des détectives privés, des enregistrements de caméras de surveillances illégales et des pistes audio. Ensuite en 2014, Lidl avait été contraint par le conseil de prud’hommes de Nancy de verser des dommages et intérêts d’une valeur de 15 000 euros pour licenciement abusif d’une employée.

Mais dernièrement, les associations solidaires internationales ActionAid France, Peuples Solidaires et Oxfam Allemagne, ont publié un rapport dénonçant les conditions de travail dans les plantations « Matias » en Équateur et « Finca Once » au Costa Rica, qui sont les fournisseurs directs de bananes et d’ananas des grandes surfaces Lidl.

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Des conditions de travail dangereuses et inacceptables

Dans un communiqué de presse diffusé en juillet de l’année dernière, l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) française invitait à la prise de conscience et à la défense des producteurs complètement impuissants face aux géants de la distribution. Accusant directement l’enseigne Lidl, le communiqué renvoie sur l’enquête abordant les conditions dans lesquelles sont récoltés les fruits puis achetés.

En effet, les enseignes européennes influencent négativement et dangereusement les conditions de vies des producteurs étrangers pour réduire au maximum leurs coûts.

Sur les deux plantations, on découvre un usage intensif de pesticides, de plus les employés travaillent pendant l’épandage en avion de ces substances chimiques. Ce qui est d’ailleurs totalement en opposition avec les recommandations de l’État Équatorien. Qualifiés d’ « hautement dangereux » et interdits par l’Union Européenne, ces produits toxiques le sont pour les travailleurs agricoles mais également pour les riverains proches. Le résultat est donc sans appel pour la santé de ces pauvres gens qui souffrent désormais de cancers, de maladies respiratoires, de fausses couches pour les femmes. Les ouvriers parlent même d’empoissonnement.

Des revendications syndicales muettes

Des contrats inexistants, des licenciements abusifs… Voici à quoi ont le droit les ouvriers des plantations, ils n’ont pas accès à leurs droits les plus fondamentaux et peuvent être licenciés pour n’importe quel motif. Une femme peut être licenciée car elle est enceinte. De plus, avec des contrats verbaux, ces employés ne sont pas couverts socialement.

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Ces travailleurs ont souhaité créer un syndicat, mais ont subi des répressions allant du harcèlement moral jusqu’au licenciement pour avoir osé demander de meilleures conditions de travail.  Un des ouvriers syndicalistes, Isidrio Ochoa raconte que durant l’été 2014, lui et ses collègues ont créé un syndicat au vu de leurs conditions de travail misérables. À la suite de la création de ce syndicat, ils ont tous été renvoyés. Isidrio a même reçu des menaces de la part de son ancien employeur. Cet ouvrier a du se cacher pendant une longue période pour finalement déposer plainte auprès du bureau du procureur, cependant cette plainte est restée sans suite à ce jour.

Dernièrement, en mai 2017, la pétition « Lidl: qui paie réellement le prix des bonnes choses ? » en faveur de meilleures conditions de travail dans les plantations qui fournissent les enseignes Lidl, a récolté plus de 60 000 signatures

Pour que ces travailleurs(ses) agricoles puissent enfin travailler dans des conditions décentes et sortir de la pauvreté, une réelle prise de conscience est nécessaire. C’est donc à chacun de nous, de consommer intelligemment.