Les capteurs et le GPS des smartphones pourraient aider les médecins à détecter les changements d’humeur de leurs patients atteints de trouble bipolaire. Ils pourraient ainsi modifier le traitement au plus tôt.

Le Dr Venet Osmani, du Centre de recherche sur les télécommunications expérimentales de Trente, en Italie, a découvert que le smartphone était capable de déceler l’état de notre humeur. Et qu’il était donc possible d’utiliser ses données, recueillies à l’aide de capteurs encastrables, pour savoir si une personne atteinte de trouble bipolaire est en train de faire un virage maniaque ou si elle est, à l’inverse, en phase de dépression.

Des sautes d’humeur extrêmes

Le trouble bipolaire, aussi appelé maladie affective bipolaire, est une affection psychiatrique sérieuse. Les personnes atteintes, souvent qualifiées de maniacodépressives, présentent des sautes d’humeur extrêmes et oscillent entre une excitation intense, appelée manie, et une profonde dépression, chacune de ces phases étant sans aucun rapport avec les événements réellement vécus.

12 patients suivi pendant 12 semaines

L’étude du Dr Osmani a été mise en place dans un hôpital psychiatrique du Tyrol, en Autriche, sous la surveillance de l’hôpital universitaire d’Innsbruck. Elle a duré de novembre 2012 à août 2013 et impliqué 12 patients pendant 12 semaines.

Chaque patient a reçu un smartphone mais sans avoir de directives sur la façon de le porter ou de l’utiliser et chacun a subi un examen de son état mental au début et à la fin de l’expérience afin de définir leur humeur (allant de -3 pour épisode dépressif sévère à + 3 pour épisode maniaque) pour pouvoir comparer les résultats avec ceux du smartphone.

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Le suivi des données, qui permettent de voir si le patient bouge beaucoup d’un endroit à l’autre (ce qui serait un signe de phase maniaque) ou s’il reste longtemps prostré dans un même lieu (dans une phase dépressive) ainsi que de connaître le suivi du nombre et de la durée des appels (en phase maniaque, la personne bipolaire est atteinte d’une véritable logorrhée et parle sans discontinuer) a permis au médecin de savoir en temps réel de quel humeur étaient les patients. Ce qui a permis d’adapter le traitement en temps réel.

Le Dr Osmani reconnaît que cette étude a été menée sur un tout petit nombre de patients. Mais il espère lancer une autre phase d’étude sur un panel de patients beaucoup plus large.

Source: TopSanté