Bien loin du journal intime de notre adolescence, la fonction du journaling n’est pas de tenir un carnet de bord où nos moindres faits et gestes sont répertoriés. Ici, il est plus question de poser à plat ses émotions et ses pensées. Une sorte d’auto-thérapie, gratuite.
Si on peut voir d’un mauvais œil cette tendance qui croît sur les réseaux sociaux depuis ces dernières années, notamment avec les influenceuses bien-être ou spécialisées dans le développement personnel vantant les mérites du journaling, il a été maintes fois prouvé que l’écriture est une forme de thérapie.
Écrire ou l’art de se libérer
Votre psychologue c’est vous-même. Vous vous retrouvez confronté à ce qui va mais surtout ce qui ne va pas, la plupart du temps sans mode d’emploi ou guide pour s’en sortir. Mais le truc c’est qu’en réalité, vous avez déjà la réponse. Si on reprend le but originel du journal intime, le journaling est assez similaire. « Il n’est pas rare de ressentir ce besoin d’écrire lorsque l’on vit de grandes émotions. Cela peut avoir un effet cathartique : on déverse son malheur sur la page. C’est souvent libératoire. L’écriture fait partie d’un équilibre, d’une certaine hygiène de vie », raconte Emmanuelle Ryser, spécialiste en récits de vie.
Beaucoup d’intellectuels ont eu recours à cet exercice pour organiser leurs idées et gagner en clarté comme Albert Einstein, Marie Curie ou Léonard de Vinci.
De nombreux bienfaits
Tenir un journal réduit la colère, la peur, la tristesse, bref régule les émotions. Cela renforce aussi le système immunitaire, booste la confiance, améliore le sommeil, nous rend plus optimistes. C’est un outil précieux pour se vider la tête et réduire notre charge mentale. Il permet aussi de faire des associations d’idées auxquelles vous n’auriez pu y penser juste en y pensant. Le journal devient un espace personnel à part entière, loin du jugement des autres. C’est une manière de mener une introspection qui peut permettre de gagner en clarté sur son futur.
Faire du journaling un plaisir
Il n’y a pas une bonne façon de tenir un journal. Cela peut être un journal de gratitude, une bucket list, un scrapbooking, un cahier avec des dessins et des textes, un bullet journal… On peut y noter des rendez-vous, des états d’esprit, des questions, des idées, des moments qui nous ont rendus heureuse. Mettre à plat le positif comme le négatif, tous les matins ou une fois par semaine, sans se fixer une longueur minimale ou un nombre de mots à écrire. Ce n’est pas grave si le texte soit brouillon avec des ratures, des fautes d’orthographe ou des répétitions.
Il faut que cette activité reste un plaisir et non une obligation. « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’écrire. L’idée n’est pas de rédiger de grandes phrases dans un style parfait, au contraire ! Personne ne va vous relire : c’est un lieu de liberté totale, on a le droit de tout faire, de tout écrire », indique Emmanuelle Ryser.
Comment commencer ?
Si on ne se sent pas inspiré, on peut aller faire un tour sur les réseaux sociaux et notamment Pinterest. Beaucoup « d’entrées » ou « instructions » (ou « promps » en anglais) permettent de commencer à écrire. Cela peut être une question, une affirmation, un jeu, sur soi, les autres, sur un moment, un souvenir… Mieux vaut privilégier l’écriture manuscrite car cela permet de se couper des réseaux sociaux et s’éloigner des écrans.