« Garde le moral ! Ne lâche rien ! Reste positif ! » Les personnes malades entendent très souvent ces injonctions de la part de leurs proches ou même de leurs médecins…Voici quelques éléments de réponse apportés par des études scientifiques.
Être optimiste, c’est bon pour la santé
Si vous avez tendance à voir le verre à moitié plein, réjouissez-vous ! Selon de très sérieuses études, l’optimisme est associé à une meilleure santé et à une plus grande longévité.
Il est par exemple démontré que l’optimisme réduit le stress et l’anxiété. Il aide ainsi le système immunitaire à fonctionner de manière optimale et à mieux se défendre contre les infections par exemple.
Peut-on pour autant en déduire que les personnes optimistes sont mieux armées pour lutter contre la maladie en général ? À la question du lien entre optimisme et guérison, les réponses apportées par la science sont plus nuancées.
Tout dépend de la maladie à traverser
S’il est démontré qu’un état d’esprit positif contribue en règle générale à une bonne santé physique et mentale, lorsque la maladie est là, il est plus difficile de garder des pensées positives.
Certaines études ont toutefois montré que les personnes optimistes ont de meilleurs pronostics pour certaines maladies chroniques comme les maladies cardiaques. Dans ce cas précis, les scientifiques ont observé une réduction potentielle de la mortalité chez les patients optimistes.
En revanche, il serait irrationnel de croire que l’optimisme guérit le cancer. Seul le traitement que vous allez suivre peut guérir votre cancer et un état d’esprit positif va simplement vous aider à mieux supporter ce traitement.
Les pessimistes n’ont pas moins de chances de guérir
D’ailleurs, si vous êtes du genre à voir le verre à moitié vide, ne vous désespérez pas ! Le pessimisme n’a jamais empêché personne de guérir.
Chez certains patients, le pessimisme peut aussi être une stratégie pour faire face à la maladie, notamment s’il s’agit d’une stratégie de défense.
En effet, certaines personnes ont besoin d’envisager le pire scénario pour mieux se préparer aux épreuves qui les attendent.
Quand on doit faire face à certaines maladies comme des cancers, il faut se préparer à suivre un traitement lourd et désagréable qui va bouleverser le quotidien.
Il ne sert à rien de se leurrer ou de vouloir faire preuve d’un optimisme forcené en refusant de voir la réalité en face (par exemple en pensant que l’on n’a pas besoin d’une chimiothérapie et que l’on peut guérir grâce à des thérapies alternatives comme les plantes, les cristaux etc.).
À l’inverse, un pessimisme excessif peut saper vos chances de guérison s’il vous pousse à devenir fataliste et à renoncer à votre traitement.
Si vous commencez à penser « à quoi bon me soigner ? » ou « je vais laisser tomber mon traitement car je n’ai aucune chance d’aller mieux », faites-vous aider. Vous avez droit à un soutien psychologique par un psychologue et un psychiatre et cela peut vous aider à traverser cette épreuve.
Une attitude positive aide à suivre son traitement
Vous l’aurez compris, l’optimisme à lui seul ne suffit pas à guérir, de même que le pessimisme ne suffit pas à condamner le patient.
L’essentiel pour guérir, c’est bien sûr de suivre scrupuleusement son traitement et de faire confiance à ses médecins. Dans un parcours de soins pas toujours facile à endurer, un état d’esprit positif peut vous aider à tenir le coup et aller jusqu’au bout de votre traitement.
La grande force des optimistes, c’est de savoir s’adapter à toutes les situations, y compris les plus difficiles, et d’y trouver des ressources pour parvenir à leur objectif (dans ce cas précis, la guérison).
Face à la maladie, un optimiste croit en ses chances de guérison et en l’efficacité du traitement qui lui a été prescrit. Il le suit donc scrupuleusement, ce qui bien sûr augmente ses chances de guérir.
Un état d’esprit positif n’est pas un remède miracle, mais il favorise l’observance du traitement et entretient la motivation à tenir pendant tout le protocole de soins.
Comment mettre toutes les chances de son côté ?
Bonne nouvelle pour les pessimistes : l’optimisme n’est pas une qualité innée. C’est un état d’esprit que l’on peut cultiver à tout âge.
En d’autres termes, même si ce n’est pas un réflexe chez vous, vous pouvez vous entraîner à voir le bon côté des choses.
Bien sûr, me direz-vous, la maladie n’est pas le contexte le plus favorable pour développer son optimisme. Pourtant, c’est dans cette épreuve que votre état d’esprit va avoir le plus de répercussions sur votre santé et votre bien-être.
À défaut de voir la vie en rose, efforcez-vous d’être confiant dans votre traitement. Concentrez-vous sur l’idée que ce traitement, si difficile soit-il, est là pour vous faire du bien, pour vous aider à surmonter la maladie et à continuer à vivre votre vie.
Dans le cadre d’une chimiothérapie par exemple, vous pouvez imaginer que votre traitement va nettoyer votre corps de toutes les cellules cancéreuses et vous permettre d’évacuer toutes ces mauvaises cellules.
Non seulement ces pensées positives vous permettront de rester motivé, mais elles vous aideront aussi à moins percevoir la douleur et les effets secondaires désagréables.
Un état d’esprit positif pousse aussi à agir plutôt qu’à se résigner. Or, l’action donne le sentiment de reprendre le contrôle sur sa destinée, un contrôle que l’annonce du diagnostic a souvent fait vaciller.
Plutôt que de vous enfermer dans une vision négative de votre situation et de vous replier sur vous-même, appuyez-vous sur le soutien de votre entourage. Vos proches et vos soignants pourront vous redonner de l’énergie et de l’espoir quand ces ressources viendront à vous manquer.
En effet, même si l’optimisme peut vous aider au cours de votre protocole de soins, vous ne devez pas culpabiliser si des pensées négatives vous assaillent.