On déteste ses fesses. On trouve nos jambes trop grosses ou notre nez trop pointu. Parfois ce qu’on juge comme des imperfections physiques peuvent tourner à l’obsession. On cherche à tout prix à dissimuler ses complexes. Comprendre d’où vient ce manque d’amour pour son corps est la première étape pour parvenir à s’assumer.

Les personnes complexées diabolisent une partie de leur corps. Mais il est intéressant de constater que souvent quand on parle de ses imperfections, par exemple de son ventre trop rond à des proches, ces derniers ne partagent pas la même vision. En fait, ce complexe renvoie à une image de soi toute personnelle, construite à l’intérieur de soi.

Loin d’être en contact avec la réalité, cette vision subjective et difforme peut être présente chez n’importe qui, même les célébrités dont on jalouse le corps « parfait » ! « Marilyn Monroe perçue comme une des femmes les plus sexy de son époque avait une image très dévalorisée d’elle-même », illustre Emmanuel Ballet de Coquereaumont, psychopraticien et auteur du livre « J’arrête d’avoir peur » (Eyrolles).

Une estime de soi fragilisée

Les conséquences de ce miroir déformé sont multiples. On perd confiance en soi. Les complexes se créent lorsqu’on focalise des pensées sur une partie de son corps et qu’on la juge disgracieuse. Ce mal-être peut aussi donner lieu à l’obésité ou des comportements addictifs comme des troubles alimentaires. Sans compter des phobies de toute nature. « La phobie a un rapport indirect avec le manque d’amour pour son corps. Elle est vécue comme une manière de se paralyser, de s’interdire », précise le spécialiste.

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Problème, ce processus phobique devient rapidement un cercle vicieux. « Plus on focalise son énergie et ses pensées sur une partie de son corps, plus on alimente notre manque de confiance et plus on déséquilibre notre rapport au monde ».

Le corps, une « éponge » des souvenirs de l’enfance

Comment un défaut physique peut-il à ce point nous affecter? Le dédain pour une partie de notre corps masque une fragilité ancrée en nous et qui remonte à notre enfance. Notre corps fait office d’éponge de ce qu’on a vécu étant jeune. « Le corps garde tout en mémoire, tout ce qu’on a ressenti en étant enfant, analyse le psychopraticien. Quand on n’aime pas une partie de son corps, c’est le symptôme qu’on a besoin d’exprimer quelque chose enfoui en nous. Cela peut être de la peur, de la colère, de la tristesse »….

Un sentiment de honte

S’interroger sur ce qui a pu se produire dans l’enfance est la première étape pour réussir à s’accepter tel qu’on est. A l’origine on retrouve souvent des paroles ou des gestes dévalorisants essuyés dans l’enfance. Par exemple, un petit qui n’a pas été suffisamment soutenu par ses parents, qui ne s’est pas senti aimé ou reconnu va cultiver ce manque d’amour et le rejeter sur lui-même. Cette violence ressentie dans l’enfance nourrit alors chez l’enfant un sentiment toxique qui empêche la construction de l’estime de soi. Ce poison difficile à percevoir porte un nom : la honte. Cette honte s’insinue en nous par de petites voix qui nous susurrent des croyances négatives (« je ne suis pas capable », « je suis moche » ) et s’imprime aussi dans notre chair. Le corps devient une surface de projection de tous les rejets subis.

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Inutile donc de vouloir changer son apparence, pour assumer son corps. Il faut travailler en profondeur pour passer à une étape supérieure dans l’acceptation : renouer avec son enfant intérieur pour panser ses plaies.

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