Toux et essoufflement constituent les symptômes de la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO. Dans plus de 80 % des cas, c’est le tabac qui est responsable de cette pathologie fréquente et qui touche de plus en plus de femmes.

Le tabac, ennemi numéro 1 des poumons

« Les gros fumeurs, qui ont des années de tabagisme derrière eux, ont plus de risque de faire une BPCO, mais ce n’est pas une règle. Les petits fumeurs peuvent aussi développer la maladie », précise le Dr Cécilia Nocent.

Maladie méconnue mais fréquente, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) s’attaque dans 80 % des cas aux fumeurs. C’est une forme aggravée et chronique de bronchite qui cause des dégâts irréversibles sur les bronches.

La seule solution pour préserver ses poumons est donc très simple :ne pas fumer ou arrêter de fumer. « Les gros fumeurs, qui ont des années de tabagisme derrière eux, ont plus de risque de faire une BPCO, mais ce n’est pas une règle. Les petits fumeurs peuvent aussi développer la maladie », précise le Dr Cécilia Nocent, pneumologue au Centre hospitalier de la Côte basque.

En France, 3,5 millions de personnes sont touchées par cette pathologie, parmi lesquelles on compte davantage d’hommes (60 % des malades). Elle atteint généralement les plus de 45 ans et sa fréquence augmente avec l’âge. Par ailleurs, on estime que 2 malades sur 3 s’ignorent et que la BPCO est globalement sous diagnostiquée.

De plus en plus de femmes

Les femmes fumant de plus en plus, on a observé logiquement une progression de la BPCO chez ces dernières au cours des dernières décennies.

Entre 1953 et 2000*, la proportion de fumeurs réguliers (au moins une cigarette par jour) a progressé de 35 % chez les femmes alors qu’elle a régressé de 54 % chez les hommes. Les femmes fumant de plus en plus, on a logiquement observé une progression de la BPCO chez ces dernières au cours des dernières décennies.

La BPCO est donc désormais aussi une affaire de femmes. D’autant qu’elles auraient une sensibilité plus forte aux méfaits du tabac, se traduisant par une altération de la fonction respiratoire plus rapide.

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« A tabagisme égal, les femmes sont plus touchées que les hommes par la BPCO. On ne sait pas bien expliquer pourquoi mais on a plusieurs hypothèses : des bronches plus petites, des facteurs hormonaux… Peut-être aussi leur façon de fumer. Les femmes tireraient davantage sur leur cigarette », explique Cécilia Nocent. Les poumons des femmes seraient donc plus fragiles que ceux des hommes face aux agressions.

*Sources : Baromètre Santé 2000

Toux, essoufflement : à surveiller

La BPCO est moins connue que l’asthme et ses symptômes passent souvent inaperçus. Alors quels sont-ils ?

Si la BPCO est mal diagnostiquée, c’est notamment parce que ses symptômes passent souvent inaperçus. Alors quels sont-ils ?

 La toux. Tousser parce qu’on est enrhumé ou qu’on a attrapé une bronchite, c’est normal. Ce qui l’est moins, c’est lorsque cette toux persiste et s’éternise alors qu’on n’est plus malade.

On parle généralement de toux grasse mais ce n’est pas toujours le cas. « Culturellement, les femmes n’ont pas l’habitude de cracher, elles ne savent pas le faire. Au contraire des hommes, leur toux n’est donc pas nécessairement grasse », précise Cécilia Nocent.

 L’essoufflement. Vous êtes essoufflé dans vos activités du quotidien. Pour monter un escalier, pour courir après un enfant, pour aller faire une course… Bref, le moindre effort vous fatigue et cela altère notablement votre qualité de vie.

Toux et essoufflements constituent les symptômes principaux de la BPCO. Le problème c’est que ces signaux d’alarme sont souvent banalisés. On se dit que ça va passer, que c’est lié à un rhume qui traîne ou encore que c’est une conséquence de la pollution. Et finalement, on n’en parle pas à son généraliste, à tort. « D’ailleurs les généralistes eux-mêmes n’y pensent pas toujours. Il ne faut donc pas hésiter à aborder le sujet en consultation », insiste le Dr Nocent.

Souffler, tester

En cas de symptômes (toux chronique et essoufflement) associés à des facteurs de risque (le tabagisme en première ligne), le médecin peut réaliser un test simple pour mesurer le souffle.

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En cas de symptômes (touxchronique et essoufflement) associés à des facteurs de risque (le tabagisme en première ligne), le médecin peut réaliser un test simple pour mesurer le souffle.

Ce dépistage est très rapide. Il s’effectue à l’aide d’un petit appareil de 5 cm, le spiromètre électronique. Normalement, tous les généralistes en disposent dans leur cabinet.

Comment ça se passe ?

Il suffit de souffler dans le spiromètre.

 Il s’allume en vert : c’est que la fonction respiratoire est normale.

 Il s’allume ou orange ou en rouge, c’est la preuve d’une gène respiratoire. Il faut alors consulter un pneumologue afin de réaliser un examen plus complet et d’affiner le diagnostic. Si besoin, une exploration fonctionnelle respiratoire (EPR) permet ainsi de distinguer un asthme d’une BPCO.

Un minimum d’exercice physique

Il faut garder un minimum d’activité pour entretenir la capacité respiratoire, sous contrôle médical bien sûr.

« La BPCO ne se guérit pas mais nous disposons de traitements pour diminuer les symptômes, l’essoufflement et la toux, et donc améliorer nettement la qualité de vie. Bien entendu, la priorité c’est quand même d’arrêter de fumer et nous encourageons les patients à le faire, même si c’est parfois long et difficile. L’arrêt du tabac va en effet permettre de stabiliser la maladie« , indique le Dr Cécilia Nocent.

Autre conseil : garder un minimum d’activité physique. « Souvent, comme les patients sont essoufflés pour la moindre activité, ils deviennent totalement sédentaires. Or il faut au contraire garder un minimum d’activité pour entretenir la capacité respiratoire, sous contrôle médical bien sûr. » Et puis quand on bouge, on sort, on voit du monde… Bref, c’est bon pour le moral !

Enfin, il faut éviter d’attraper des microbes en suivant bien les règles d’hygiène (se laver les mains, porter un masque si nécessaire…) et en se faisant vacciner contre la grippe et le pneumocoque. La BPCO fragilisant les poumons, il est important de les protéger de toute agression supplémentaire.

Source: Journal des Femmes