Un bébé, dès sa naissance, est capable de communiquer avec ses parents. Comment ? Par des sons volontaires (gazouillis), mais aussi des sourires réponses. C’est ce que démontre le Dr Peyrat, pédiatre. Comment se mettre à la portée d’un nourrisson ? Repérer les moments propices à l’échange ? Et enfin, parvenir à entrer en contact avec lui ? Le pédiatre toulousain nous livre ses conseils.
1-Repérer les moments propices
Chaleur, calme et silence sont les trois composantes nécessaires à un climat d’échange le plus favorable. En effet, l’attention d’un nouveau-né est toute entière captée par ce monde nouveau qui l’entoure. Il regarde, scrute. Et le moindre bruit, la moindre source lumineuse, peut suffire à détourner sa concentration, à le stimuler. Télévision allumée, bruits de voiture dans la rue, va-et-vient dans la pièce… sont autant de perturbations qui risquent de l’empêcher de réussir à entrer en communication. Le tout est d’apprendre à repérer les bons moments, ou, lorsque cela est possible, de les favoriser.
2-Connaître ses réflexes et ses besoins
C’est très souvent par ses pleurs qu’un nouveau-né communique pour manifester ses différents besoins (faim, nécessité d’être changé, envie d’être câliné…). Ce qui l’amène parfois à pleurer beaucoup. Pour les parents, fatigués, parfois un peu perdus, cela peut parfois sembler insurmontable. Pourtant, il est possible d’apprendre à reconnaître ces pleurs, à les comprendre, et à ne pas faussement les interpréter. Par exemple, lorsque un nourrisson se met à crier de façon soudaine et puissante lorsqu’on l’allonge sur le dos, ce n’est pas forcément parce qu’ils s’oppose à quitter nos bras. C’est parfois simplement parce que cette position, tout d’un coup, le panique, et lui semble inconfortable : il a l’impression de tomber. C’est ce que les médecins appellent le réflexe de Moro, et il suffit souvent de rependre l’enfant, de l’apaiser, et de le reposer délicatement, légèrement sur le côté, pour ne pas reproduire le même effet. Par ailleurs, les pleurs d’un nouveau-né peuvent aussi exprimer divers besoins : la faim, la nécessité d’être changé, le besoin de téter, de faire son rot… et il convient de s’assurer que ce n’est pas l’un de ceux-là qu’il souhaite qu’on l’aide à assouvir. Lorsque l’enfant prend conscience que ses besoins sont rapidement compris et satisfaits, il n’a plus de raison de s’angoisser, et donc, de s’époumoner.
3-Adopter les bonnes positions
Pour entrer en communication avec un nouveau-né, il faut agir avec douceur, en apprenant à le manipuler et à le positionner confortablement. « Vous savez qu’il vous entend depuis déjà trois mois environ avant de naître, explique le Dr Peyrat. Et vous pouvez maintenant observer qu’il voit et qu’il vous suit du regard depuis la naissance. Il tient à peine sa tête mais est capable de suivre du regard, et même d’essayer de tourner sa tête. À condition de l’avoir positionné dos à la lumière, penché légèrement en avant et maintenu verticalement » Ce que le pédiatre nomme : la position « au balcon ». Une posture dans laquelle l’enfant reste décontracté et étonnamment attentif à ce qui se passe aux alentours, car il se trouve ainsi en parfaite situation de mobilité spontanée.
4-Prendre son temps
Si le nouveau-né est capable de communiquer, assure le Dr Peyrat, il a néanmoins besoin de temps pour appréhender cette nouvelle façon d’échanger et d’interagir avec ce monde nouveau qui l’entoure. Il est donc normal qu’il ne réponde pas tout de suite aux sollicitations. D’autant qu’il évolue dans une temporalité plus lente que la notre, tout en douceur et délicatesse. « Il faut au minimum 10-15 minutes pour entrer en contact avec un nouveau-né, affirme le spécialiste. Mais étant donné le résultat, et le bonheur qui l’accompagne, pour l’enfant comme pour le parent, il serait dommage de ne pas lui accorder ce temps ! »
5-Communiquer aussi par le toucher
Enfin, tout l’objectif d’une communication avec un nouveau-né réside dans le fait de lui apporter apaisement et sécurité. Cela passe par notre regard bienveillant sur lui, le doux son des paroles que nous lui adressons, mais aussi par le toucher, les caresses que nous lui donnons. Car au delà de la voix, c’est aussi l’odeur de ses parents, et notamment celle de sa mère, que l’enfant est capable de reconnaître et qui peut l’aider à se sentir apaisé. Communiquer avec son enfant, ce n’est donc pas seulement lui parler et le regarder, mais c’est aussi le toucher, avec amour et tendresse, quelque soit le moyen choisi : bercements, câlins, massages, peau à peau, portage en écharpe, ou encore le bain, qui peut-être au minimum hebdomadaire, et si possible quotidien. Le but n’étant pas de le faire de façon purement pratique et dans le seul but de laver le nourrisson, mais dans l’optique de passer un moment privilégié ensemble. 10 à 15 minutes d’immersion prolongée et sécurisée, dans une ambiance chaleureuse, de changements lents de position, d’écoulement d’eau variable sur son corps. Et pourquoi pas, enveloppé de paroles, chanson, ou de musique douce ?